Bactérie Xylella fastidiosa Interdiction d'importer des végétaux sensibles à la bactérie tueuse d'oliviers

« Actuellement, aucun foyer n'a été détecté en France », a déclaré le ministère vendredi dans un communiqué. Mais pour éviter que la maladie ne s'étende en France, « un arrêté a été signé ce jour et sera publié demain afin d'interdire l'importation en France de végétaux sensibles à Xyllela fastidiosa et provenant de zones touchées par la bactérie », indique le texte. Cette interdiction concerne les échanges intra-européens depuis la région des Pouilles en Italie, et les importations issues des zones infectées des pays tiers concernés, notamment le continent américain. Elle sera assortie du renforcement du plan de contrôle et de surveillance sur l'ensemble du territoire national.

La bactérie Xylella fastidiosa, qui est transmise et dispersée par des insectes, s'attaque à différentes espèces végétales (vigne, agrumes, prunus, café, avocat, luzerne, laurier rose, chêne, érable, etc) et les conduit au dépérissement. Il n'existe pas de méthode de lutte directe contre la bactérie. Une fois contaminés, seul l'arrachage total des végétaux permet d'éradiquer la maladie. « Conscient du risque » important d'introduction de ce danger sanitaire aux conséquences économiques très lourdes pour les filières végétales françaises comme les agrumes, la vigne et les oliviers, le ministre avait « sollicité des mesures européennes ».

Mais, dans l'attente de la mise en place d'un dispositif européen actuellement en cours de construction, Stéphane Le Foll a « décidé de prendre des mesures nationales ». L'Union européenne s'inquiète en effet des risques de propagation de cette bactérie, mais n'est pas parvenue à s'entendre sur les mesures à mettre en œuvre pour l'éradiquer. Les représentants des États membres se sont réunis à Bruxelles le 27 mars au sein d'un comité phytosanitaire, mais aucune décision n'a été prise faute de consensus.

La bactérie xylella fastidiosa sévit depuis 2013 dans la région méridionale des Pouilles. Elle touche essentiellement la région de Lecce, dans le talon de l'Italie. Quelque 10 % des oliviers de cette région sont touchés. L'UE préconise de les abattre.